Événement majeur de l'histoire
contemporaine, la décolonisation
s'est emparée de la France presque
par inadvertance. Celle-ci, en effet, était
mal préparée à la perte de son empire,
par tradition jacobine et par attachement
sentimental. En 1944, la conférence de
Brazzaville a sans doute stimulé quelques
réformes, mais les velléités d'indépendance
ont partout été vigoureusement réprimées.
De cette crispation colonialiste
découle le traumatisme d'une séparation
encadrée par les guerres d'Indochine
et d'Algérie, et ponctuée de multiples
épreuves de force. Il faut attendre le
retour au pouvoir du général de Gaulle
en 1958 pour que la France admette
enfin le caractère inéluctable de
la décolonisation. Bernard Droz décrypte
ce long processus, achevé pour l'essentiel
en 1962 avec l'indépendance algérienne.
Après une longue amnésie, la France
a connu, au seuil des années 1980,
un retour de mémoire. Aujourd'hui
encore, le passé colonial continue
d'interpeller la République.