Plutôt que de se joindre au choeur de ceux qui dénoncent le catastrophisme
du discours écologique en ne voulant voir en lui que le recyclage
culturel de peurs ancestrales, ce livre choisit de prendre au sérieux
le rapprochement proposé entre le discours écologique et les discours
qui, à un moment ou un autre de l'histoire, ont cherché à élaborer une
représentation de la fin du monde et de l'humanité - de l'Apocalypse
biblique à Hiroshima, en passant par le mythe du Déluge et les spéculations
des scolastiques sur l'annihilation du monde, sans oublier les
récits de fiction mettant en scène la disparition de l'humanité dans un
monde post-apocalyptique.
L'enquête généalogique ici proposée vise à reconstituer et à relier
des chaînes d'énoncés, en montrant de quelle manière et à quelles
conditions les différents «textes» peuvent être lus les uns à la lumière
des autres. Les constantes fondamentales, mais aussi les discontinuités
décisives, permettent de mieux cerner l'originalité du discours
écologique contemporain pour en éclairer les points aveugles.