Souvent présenté comme son «testament philosophique»,
ce texte, publié en 1892, interroge la
relation étroite entre le corps et l'esprit, et attribue
les guérisons réputées miraculeuses à une force
curative commune à chaque individu. En s'appuyant
sur sa propre conception de l'hystérie, Jean-Martin
Charcot (1825-1893) place sa réflexion sous l'angle
de la suggestion et de l'autosuggestion, deux objets
d'étude qui, avec l'hypnose, suscitent toujours autant
de fascination que de controverses. Il procède à une
rare tentative de naturalisation du miracle au moment
où, justement, une foule de malades se pressent à
Lourdes dans l'espoir d'y être guérie. Maître reconnu
de Freud, Charcot esquisse avec ce texte une réorientation
théorique qui annonce la toute proche
révolution psychanalytique.