Un recueil de poèmes se forme de tout ce que l'auteur a vécu, a lu, a aimé, a pensé. Les Fleurs du Mal peuvent être regardées comme le résultat d'une masse d'expériences que Baudelaire a traversées.
Alain Niderst, qui s'est fait surtout connaître par des travaux sur la littérature française du XVIIe et du XVIIIe siècles, s'est efforcé de retrouver tout ce qui s'est déposé, au fil des années, dans l'âme et dans la pensée de Baudelaire, et qui donc a créé le fond des Fleurs du Mal.
Bien que le critique suive l'ordre chronologique, ce n'est pas une biographie qu'il nous propose. Les événements n'importent qu'autant qu'ils ont modelé la conscience et nourri la poésie.
Dans le dernier chapitre, le recueil est considéré comme une oeuvre, et le poète comme un artiste. L'homme, qui a accumulé les souffrances et les joies, les espérances et les désespoirs, prend le visage d'un technicien habile, et peut-être n'est-il pas interdit de tenter de définir le charme du plus beau livre de poésie française.