Dans la petite ville provençale de Plassans,
au lendemain du coup d'État d'où va naître le
Second Empire, deux adolescents, Miette et
Silvère, se mêlent aux insurgés. Leur histoire
d'amour comme le soulèvement des républicains
traversent le roman, mais, au-delà d'eux,
c'est aussi la naissance d'une famille qui se
trouve évoquée : les Rougon en même temps
que les Macquart dont la double lignée, légitime
et bâtarde, descend de la grand-mère de
Silvère, Tante Dide. Et entre Pierre Rougon
et son demi-frère Antoine Macquart, la lutte
rapidement va s'ouvrir.
Premier roman de la longue série des Rougon-Macquart,
La Fortune des Rougon que Zola fait
paraître en 1871 est bien le roman des origines.
Au moment où s'installe le régime impérial que
l'écrivain pourfend, c'est ici que commence la
patiente conquête du pouvoir et de l'argent,
une lente ascension familiale qui doit faire
oublier les commencements sordides, dans la
misère et dans le crime.
«Votre comédie est tragique», écrit Hugo juste
après avoir lu le livre : «Vous avez le dessin
ferme, la couleur franche, le relief, la vérité, la
vie. Continuez ces études profondes.»