C’est surtout chez les voyageurs, disait Voltaire, qu’on trouve le plus de mensonges imprimés ; et il citait, à l’appui de son dire, l’histoire de ce touriste allemand, de passage à Blois, qui, ayant eu quelques difficultés avec son hôtesse — laquelle avait les cheveux un peu trop blonds, — inscrivit tout aussitôt sur son carnet : « Nota bene : toutes les dames de Blois sont rousses et acariâtres. »
Assurément, les voyageurs qui portent des appréciations aussi fantaisistes sur la chevelure et sur le caractère des femmes sont en minorité, mais il n’en est pas moins vrai que beaucoup ont une prédisposition naturelle à tirer d’un fait isolé, et par lui-même sans aucune portée, des conséquences auxquelles personne ne se serait attendu.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.