La France sous l'occupation
Paris, 1940 : les Allemands, jeunes, beaux et bronzés, portent des appareils photos aussi souvent que des fusils et cèdent
volontiers leurs sièges dans le métro. La France est soumise à la répression du régime de Vichy, qui ouvre en moyenne
350 000 lettres par semaine et met les conversations téléphoniques sur écoute. Hostile aux Allemands et plutôt
favorable à Pétain, la population risque quelques plaisanteries - « la collaboration, c'est : donne-moi ta montre, je te dirai l'heure » - et se réfugie au cinéma ou à la pêche. Bien peu s'insurgent contre la loi du 3 octobre sur le statut des juifs. Intellectuels et artistes inaugurent quant à eux une période faste de la vie culturelle parisienne.
Puis le régime de Vichy se durcit. L'Occupation dure. Quelles sont alors les réactions des Français ? Le clivage résistants-collaborateurs, affirme l'historien Julian Jackson, déforme une réalité bien plus complexe : difficile d'imaginer aujourd'hui qu'il s'est trouvé des résistants pétainistes, comme des pétainistes pro-britanniques et anti-allemands, et des résistants antisémites...
Le livre-somme de Julian Jackson nous plonge au coeur des « Années noires ». Loin de la survalorisation gaulliste de la résistance comme du dénigrement de la France pétainiste, il dresse une cartographie fine de notre passé.