La galaxie Lustiger
Quel vent impétueux déploie la chasuble du prélat qui baise l'autel à Rome au début de la messe des funérailles de Jean-Paul II ? Ce tourbillon imprévu vient de loin : d'Israël et du temps de la Bible sans lesquels on ne comprend rien au Christ et à son Église. Et c'est toujours ce souffle subversif qui, à peine deux ans et demi plus tard, anime les deux temps des obsèques du même cardinal Lustiger devant sa cathédrale Notre-Dame de Paris : avant que le cercueil, porté par de jeunes prêtres comme celui de leur père spirituel, franchisse le portail, la famille et les amis juifs du défunt récitent le kaddish en présence des officiels : politiques, académiciens, clergé... Mais d'autres sont là en foule, même s'ils ne sont pas physiquement présents ; par la mémoire et dans l'action de grâce. Et sous la main de l'artiste dont ces images ont frappé l'oeil, ils deviennent visibles, comme témoins d'un itinéraire exceptionnel et toujours inspirant.