Appréhender ce qui conduit certains parents à déléguer la garde de leurs enfants et des femmes à devenir assistantes maternelles ou professionnelles de crèche, c'est comprendre le sens qu'ils attribuent à ce qu'ils ont reçu de leurs ascendants et qu'ils vont tenter de donner à leur tour à leurs enfants et/ou à ceux qu'elles gardent. Une dynamique du don et de la dette étaye cette transmission rarement identique. Au centre de celle-ci se trouve l'enfant auquel il s'agit de procurer une disponibilité constamment référée au maternel, à une image normative de la «bonne mère». En effet la garde quotidienne des enfants reste une histoire de femmes.
Mais ce «fonctionnement à la dette» qui fonde le lien intergénérationnel s'articule à deux autres logiques : celle de l'argent, constituant une tentative des femmes d'acquérir leur autonomie économique, celle de l'Etat et des collectivités territoriales censés être garants de l'égalité entre citoyens vis-à-vis de l'accès aux modes de garde. A partir de cette articulation ont été mises en évidence trois conceptions du service de garde : valeur d'usage, de solidarité active ou de lien.
Cet ouvrage constitue une synthèse innovante sur un thème rarement abordé.