Une certaine forme de médiatisation présente le développement durable comme un remède permettant de réconcilier comme par miracle l'économique, l'écologique et le social. Comment éviter que les grands mots d'ordre oecuménique ne s'évaporent à l'épreuve des faits?
Quels moyens réels faut-il mettre en oeuvre? Peut-on contrer la menace de dérèglement climatique sans peser sur la croissance du Sud?
Comment conjuguer rentabilité et durabilité au sein de l'entreprise? Au nom du principe de précaution risque-t-on de freiner le progrès technique?
Face à la «mondialisation des désordres», une lame de fond en faveur du développement durable a gagné la communauté scientifique, les acteurs de la vie civile, le monde de la politique, de la finance, de l'entreprise et tous ceux qui agissent dans la mouvance de l'ONU. La première difficulté est de bien tracer le partage des responsabilités entre les différents acteurs pour éviter les situations où tout le monde est responsable de tout, autrement dit de rien. La seconde est de prévenir le glissement de la conviction motrice vers la certitude dogmatique. Face à la génération future, au nom de laquelle les décisions sont prises, notre responsabilité collective est grande. Et encore plus, notre incertitude.