Imprimée en 1492, la Gramática castellana d'Antonio de Nebrija est la plus importante des premières grammaires consacrées aux langues romanes.
Témoin de la maturation du castillan comme langue de culture, héritage du passé en même temps que pari sur l'avenir, le texte de cette Gramática est ici abordé dans toute sa richesse intellectuelle et matérielle. Analysé à l'aide de l'informatique, il est appréhendé dans une perspective critique, à la fois pour son apport à l'histoire de l'espagnol et comme un moment de la construction européenne des sciences du langage.
Le Tome I précise la portée et les objectifs de ce traité, la place qui lui revient dans l'historiographie linguistique romane. Soumise à une analyse minutieuse, il révèle, outre une véritable stratégie didactique et argumentative, les conceptions de son auteur, non exemptes de contradictions, sur le langage, son usage, la théorie des parties du discours, qui doit être assouplie pour accueillir la phraséologie ; au demeurant, la réalité matérielle et lexicologique du mot, dont la place est pourtant cruciale, n'est pas clairement définie. Que ce soit au niveau de l'écriture, de la synthèse méthodique, du traitement lexicographique, cette étude permet de mieux apprécier les efforts de systématisation pédagogique de Nebrija, et aussi d'en mesurer les limites.
Le Tome II publie les index alphabétiques lemmatisés des vocabulaires espagnol et étranger entrant dans la composition de la Gramática, l'index des segments non lexicaux ainsi que l'index fréquentiel et les classes de fréquence de tous ces éléments.