Paris 1960, du vendredi au Lundi de Pâques. Jacques Besse, sans Logis, Le ventre vide, déambule de Montparnasse aux Buttes Chaumont, d'Austerlitz à Sébastopol, passant et repassant par Singe-des-Près, Le cour de la ville. Marcheur halluciné, insomniaque et fragile, il sillonne Les rues et nous entraîne sur un rythme cassé, heurté. A La fois acteur et spectateur de ce parcours que ses "fiancées" viennent hanter, il est comme ivre de son texte à mesure qu'il Le vit, sa faim nous tenaille, vraie faim d'amour et de reconnaissance. Mais dure et âpre est La ville, sur Laquelle plane L'ombre de La guerre d'Algérie.
"Le pont se traverse c'est du vent, du joli vent d'avril qui démolit les mendiants."
La Grande Pâque est intemporelle. C'est encore aujourd'hui une partition inspirée, chantée d'une belle voix étrange, éraillée par La vie.