Bijou de charme et de grâce que ce petit roman suédois. Il va droit au cœur. Marie Claire
Quand sa mère lui parlait de Dieu, Martin se sentait à la fois fier et gêné, à peu près comme un petit chien auquel on parlerait de la même manière qu'à un être humain. Il comprenait aisément les récits sur le Paradis ou sur l'Arche de Noé ; il voyait clairement le pommier, le serpent et tous les animaux de l'Arche, mais le mot Dieu' n'évoquait chez lui aucune image précise, ni celle d'un vieillard, ni celle d'un monsieur d'âge moyen à barbe noire.
Il avait appris par cœur les dix commandements que le Seigneur a écrits pour Moïse sur le Sinaï, mais ils ne faisaient que renforcer ses soupçons que Dieu est quelque chose qui concerne seulement les adultes. Ce n'était certainement pas à Martin qu'il disait :
Tu n'adoreras pas des idoles, car Martin ne savait ni ce qu'était une idole, ni comment on faisait pour l'adorer. Qu'il devait honorer ses parents, cela allait de soi. Il n'éprouvait nulle envie d'assassiner, de voler, ou de désirer la femme, le bœuf ou l'âne de son voisin. Il ignorait totalement comment on s'y prenait pour commettre l'adultère, néanmoins, pour plus de sûreté, il était résolu à être sur ses gardes.