La laïcité en face
Comment un responsable politique se situe-t-il aujourd'hui face à la laïcité et à la place des religions dans la cité ?
Député-maire d'Evry en banlieue parisienne, homme de terrain et socialiste de conviction, Manuel Valls est confronté comme d'autres élus à des questions nouvelles : apparition de nouveaux cultes, cohabitation de confessions différentes au sein d'une même ville, risque de communautarisme ou de multiplication des sectes, émergence de sensibilités inédites... A Evry où la mosquée côtoie la dernière cathédrale bâtie dans notre pays, où bientôt s'élèvera une pagode bouddhiste, il est particulièrement bien placé pour mesurer l'urgence à relever de tels défis.
Mais pour y répondre, il ne suffit pas d'en rester aux déclarations d'intention. A la différence de ceux qui tentent une approche strictement sécuritaire ou par trop complaisante avec certains extrémismes religieux, Manuel Valls souligne qu'il n'y a pas de liberté sans autorité, pas d'égalité républicaine sans égalité effective des chances, ni de fraternité sans communauté de destin. Il est donc indispensable d'afficher une volonté politique qui concilie tout à la fois l'attachement aux principes de la loi de 1905, l'ouverture plus grande de la laïcité et le souci d'une intégration réussie. C'est à ce prix que notre pays peut renouer avec les valeurs républicaines ; celles-ci doivent permettre un meilleur vivre ensemble et la promotion de ceux qui sont aujourd'hui voués à l'exclusion.
Il répond ici aux questions de Virginie Malabard.