L'ouvrage propose une analyse juridique des concepts fondamentaux de la réflexion sur la
diversité linguistique à partir d'une étude historique et comparative de la réglementation
sur les langues en droits belge et suisse.
Il montre qu'à chaque période (Ancien Régime, Révolution française et constitution des Etats
belge et suisse) correspond un certain type de modèle linguistique. A partir de la fin du
XIXe siècle, les réglementations belge et suisse s'inscrivent dans un modèle du pluralisme
linguistique, lequel articule des principes de liberté, égalité et territorialité. Depuis, ces
principes ont été érigés dans le dispositif constitutionnel des deux Etats. L'analyse fouillée
des travaux parlementaires et de la jurisprudence révèle cependant que ces principes
véhiculent des conceptions idéologiques différentes du phénomène de diversité linguistique
dans un Etat et sont de ce fait porteurs de tensions. La mise au jour de ces tensions permet
dès lors d'expliquer les évolutions et changements qui marquent les régimes linguistiques en
vigueur dans les deux Etats.
L'ouvrage s'adresse aux constitutionnalistes, politologues et historiens qui s'intéressent
aux enjeux linguistiques et, plus spécialement, à la gestion du pluralisme dans des sociétés
instituées à partir de plusieurs groupes linguistiques. Il intéressera aussi tous les acteurs
de la vie politique désireux de mieux connaître les ressorts spécifiques et communs des
systèmes politiques belge et suisse.