Autobiographie, minimaliste en vers, La loi des remariages nous fait revivre, à travers les yeux d'enfant de Christine Chia, le divorce de ses parents, la violence de sa mère et la mort de son père. Dans le Singapour des classes moyennes des années 1980, la poétesse, avec des vers sans ornement et d'une précision chirurgicale, nous fait traverser son enfance comme un cauchemar ponctué de brèves illuminations.
Le recueil Séparation : une histoire ouvre le champ et fait se rencontrer l'histoire personnelle de Christine Chia avec celle de son pays : la réunion brève puis la séparation de Singapour et de la Malaisie en 1965. C'est un long poème, fondamentalement hybride, qui mobilise des formes traditionnelles comme modernes. La poétesse y confronte la figure de ses parents à celles des hommes politiques du pays : dans cette épopée subjective, le drame intime et la tragédie politique renvoient l'un à l'autre, sans que l'on puisse dire lequel symbolise l'autre.