Pour le commun des mortels, l'Homme apparaît comme un être parfait.
Certes, notre intelligence, notre capacité de réflexion, d'imagination et de
création, nous ont valu une place prééminente dans le règne animal. Il est vrai
que le jeu de nos articulations et de nos ligaments, l'action de notre système
musculaire et l'étonnante coordination de nos centres nerveux, nous ont
permis de tenir debout et de nous déplacer avec une aisance évidente grâce
à un polygone de sustentation de quelques centimètres carrés, une colonne
vertébrale sinueuse et de puissants muscles fessiers. Toutefois, la bipédie
humaine et la marche par enjambées se sont imposées dans un laps de temps
relativement court. La survie de notre lignée constituait chez les premiers
Hommes un désavantage évident à l'égard du gibier et des prédateurs. En
revanche, la bipédie s'est avérée être un mode de locomotion particulièrement
avantageux dans la mesure où il a favorisé l'affranchissement du membre
supérieur et de la main de toute priorité locomotrice et, par conséquent, le
développement du cerveau et l'apparition de la réflexion.
La survie du genre humain a été possible grâce la découverte de techniques
de plus en plus performantes pour la chasse, la défense, la vie quotidienne,
la maîtrise et la conservation du feu. Toutes les activités symboliques qui
parachèvent notre hominisation ont pu prendre forme grâce à la possibilité
de disposer d'un moyen de communication exclusif au genre humain, à savoir
l'usage de la parole permettant la genèse d'un véritable langage.
Jean-Louis Heim nous guide dans cette longue marche du genre humain
afin de découvrir les hommes que nous sommes devenus après ceux que nous
avons été et que nous ne sommes plus.