De la description parodique d'une soirée à l'Opéra avec ses rites clinquants et bourgeois, à l'aventure dominicale d'un jeune homme dans un cinéma populaire ; de la remémoration d'une expérience militaire (à savoir l'impossible déplacement d'un canon), aux Études imparfaites où d'anciens thèmes poétiques sont mis en prose : comme dans une symphonie polyphonique, ces quatre courtes plages narratives précèdent le grand mouvement du dernier récit, celui qui donne son titre au recueil.
Là, l'ingénieur Baronfo, en proie à une névrose incurable, ayant trouvé refuge dans la lecture et les études philosophiques, rencontre, grâce à l'achat d'une bibliothèque, Maria Ripamonti : quelques promenades romantiques décideront de la suite heureuse des événements qu'une action finale dramatique semble, un instant, faire basculer dans l'impossible.
Ce premier recueil de Gadda, publié en 1931, illustre déjà l'Inspiration originale de l'ingénieur milanais et le piquant de son langage qui ne se départit jamais d'un intérêt pour la vie des hommes.