" Qu'est-ce que "la marche du cavalier' ? Un brusque écart sur l'un des côtés de l'échiquier. Une manière d'avancer puis de se retirer de la scène, de se regarder agir après avoir agi, d'inscrire le décalage entre la conscience de la narratrice et la manière dont elle est perçue : la marche du cavalier traduit une sorte de dédoublement symptomatique de la condition féminine. Elle est aussi une tournure réflexive du roman moderne, qui exprime le désarroi de l'homme désarmé devant la complexité nouvelle du monde, la solitude des foules, la perte du sens. "
À partir d'une remarque de Vladimir Nabokov, Geneviève Brisac interroge les formes que revêt l'écriture des femmes, les figures de leur style, et en décrypte le sens caché. De Karen Blixen à Virginia Woolf en passant par Jean Rhys, elle explore onze manières d'écrire – c'est-à-dire onze manières de penser et de sentir le monde.
Bien plus qu'un essai sur l'existence supposée de la " littérature féminine ", La Marche du cavalier tente d'approcher l'énigme de la création, dans une époque où l'idée même d'une telle énigme semble vouée à la disparition.