Un théologien contemporain décrit ici sa vie, son métier et ses activités par le biais de mémoires narratifs, à la fois sélectifs et électifs.
On y découvre un fils d'ouvrier neuchâtelois qui se construit comme un self-made man. Sa socialisation passe aussi par le football.
Vie de couple et de famille, amitiés, études, voyages, activité pastorale puis métier universitaire - aux universités de Lausanne et de Genève - sont autant de médiations par lesquelles se donne à penser et à vivre l'exigeante et surprenante quête de Dieu.
Denis Müller apparaît ici comme un esprit engagé, capable d'appeler un chat un chat et de dénoncer l'hypocrisie bien- pensante qui lui paraît menacer. Il décrit aussi les tourments causés par la maladie psychique, notamment sous la forme de la dépression, et évoque le rôle des psychologues et des psychiatres pour l'aider à surmonter de telles crises. Mais il n'hésite pas à utiliser l'humour pour rire de lui-même et de la fatalité.
Ce n'est ni un roman, ni un livre d'histoire. Un récit de vie, direct et personnel, où l'auteur se donne à connaître dans la diversité de ses centres d'intérêt et dans la vivacité de ses humeurs. Sous le théologien et le philosophe percent sans cesse l'écrivain en devenir et parfois même le poète.
On pourrait en effet se demander si un narrateur aussi virevoltant ne devrait pas un jour écrire une sorte de roman, à la manière de Tristram Shandy.
Un roman plus picaresque que protestant, donc.