«Un homme se penche sur son passé.
Le passé ne lui renvoie que les reflets
d'une mauvaise vie, bien différente de celle
que laisse supposer sa notoriété.
Autrefois on aurait dit qu'il s'agissait
de la divulgation de sa part d'ombre ;
aujourd'hui on parlerait de "coming out".
Il ne se reconnaît pas dans ce genre de définitions.
La mauvaise vie qu'il décrit est la seule qu'il a connue.
Il l'a gardée secrète en croyant pouvoir la maîtriser.
Il l'a racontée autrement à travers des histoires
ou des films qui masquaient la vérité. Certains ont pu
croire qu'il était content de son existence puisqu'il
parvenait à évoquer la nostalgie du bonheur.
Mais les instants de joie, les succès, les rencontres
n'ont été que des tentatives pour conjurer la peine
que sa mauvaise vie lui a procurée.
Maintenant cet homme est fatigué et il pense
qu'il ne doit plus se mentir à lui-même.»
Avec une liberté d'esprit exceptionnelle,
Frédéric Mitterrand, ici, ose tout dire.