Contribution de premier plan sur les relations entre l’histoire et les sciences sociales, cet ouvrage est écrit au début du XXe siècle alors que les différentes disciplines des sciences sociales tentent de se constituer et de se définir comme sciences, non sans une certaine concurrence. Charles Seignobos y discute des apports et différences entre les sciences sociales tout en rappelant la spécificité de la méthode historique. Publié en 1901, ce texte a provoqué des débats fondateurs des sciences sociales, initiant notamment la critique de François Simiand contre une histoire qualifiée d’« historisante » (1903). Lire cet ouvrage conduit pourtant à redécouvrir, comme Antoine Prost nous y invite dans sa préface inédite, « l’ampleur, la modernité et l’importance » de l’épistémologie de l’histoire de Seignobos, loin de toutes les caricatures positivistes, et donnant une large place au subjectivisme de l’interprétation.