La modernité, un bilan
Pour une géopolitique des valeurs
Il y a quatre cents ans, en Europe, les savants s'affranchissent de l'obscurantisme religieux. Ensuite, les Révolutions libèrent les peuples du féodalisme et du despotisme. Ils choisissent pour eux mêmes, et pour l'humanité, de nouvelles valeurs, émancipatrices et fraternelles. Ce mouvement est la Modernité.
Les humains ont besoin de partager des valeurs afin d'affronter des défis gigantesques : le climat, le développement, les pandémies, les migrations et les guerres. Pourtant, au XXIe siècle, le résultat est mitigé : l'élan est puissant, mais il n'a pas embrassé la planète. La démocratie est même contestée par des peuples. La Modernité s'est enlisée dans l'Occident.
Les identités de sol, de langue ou de religion servent d'ancrage ; mais elles séparent, elles singularisent. Il est temps de remplacer les identités par les valeurs. Elles traversent les frontières ; elles rassemblent, elles universalisent. Pour sortir de l'ornière, une géopolitique des valeurs est à construire. Le bilan de la Modernité en est un point de départ.