La notion de narrateur (réponse à la question « Qui parle ? ») est très présente
dans l'enseignement de la littérature et dans la critique littéraire alors qu'elle
fait l'objet d'un débat théorique encore trop méconnu. Sa clarification
nécessite une approche historique et épistémologique de l'opposition entre
les théories communicationnelles du récit en général (pas de différence entre
le récit fictionnel, le récit non fictionnel et le discours communicationnel)
et les théories non communicationnelles ou poétiques du récit de fiction en
particulier (théories basées sur les particularités linguistiques et textuelles du
récit de fiction).
Les huit articles rassemblés ici analysent les deux courants de recherche à
partir de problèmes tels que la réfutation des théories ou la réinterprétation
de théories anciennes dans des théories nouvelles, les relations d'homonymie
et de synonymie entre les notions d'« histoire » et de « discours », ou encore de
« voix », chez différents théoriciens du récit, les difficultés que peuvent poser
les traductions françaises de théoriciens de langue anglaise. Deux études de
cas illustrent les avantages et les limites de ces théories. L'ensemble replace
la question des récits sans narrateur dans le cadre de la narratologie dite
« postclassique ».