Une révolution s'opère sous nos yeux.
Nous assistons, en France, à l'augmentation rapide de la crémation dans nos pratiques funéraires. Longtemps marginale, elle représente aujourd'hui plus de 30 % des obsèques. Certains vont même jusqu'à considérer que ce chiffre pourrait atteindre les 49 % en 2030.
Cette évolution profonde, trop souvent passée sous silence, interroge : quel est le statut de ces millions de morts crématisés en France depuis trente ans ? Que sont devenues toutes les urnes funéraires remises aux familles ? Encombrent-elles ? Où reposent-elles ? Ne sont-elles pas des urnes SDF ? D'une manière générale, faut-il comprendre cette « mort en cendres » comme une modification bénigne des obsèques ou, au contraire, comme une véritable révolution anthropologique ?
L'auteur considère que, face à ce changement radical, il faut mener une vaste réflexion et sensibiliser chacun à ce choix et aux conséquences qu'il a sur les familles. Souvent, les décisions sont prises en catimini et il n'est pas rare que les proches découvrent le choix d'un parent seulement au moment des obsèques.
Quels sont les enjeux de la crémation ? D'où vient cette nouvelle pratique ? Pourquoi une si soudaine envie de faire disparaître son corps, de ne plus laisser de traces sur terre ? Sommes-nous voués à devenir de simples déchets ?