Juste avant de rendre son dernier souffle, Abdellatif demande à ses enfants, deux hommes et une femme, de l’enterrer dans son village natal, à proximité de la tombe de sa sœur. Testament des plus ordinaires, mais pas en Syrie où les routes sont disputées par des hommes en arme de toutes obédiences qui arrêtent, enlèvent, rançonnent ou tuent, selon leur humeur du moment, ceux qui n’appartiennent pas à leur communauté confessionnelle. Dans le voyage de Damas à ‘Annabiyya, entassées dans une vieille voiture avec le cadavre de leur père, les trois passagers subissent ensemble ces épreuves de voyage, mais ils sont très loin de montrer la même détermination à respecter les dernières volontés du défunt, ni de partager la même vision de la vie et de la mort.