L'oeuvre de Lucrèce, qui figure parmi les textes majeurs de la littérature antique, est ici restituée dans sa version originelle, retrouvant cette saveur première qui faisait défaut aux traductions précédentes.
Établie par Bernard Combeaud et présentée par Michel Onfray, cette édition propose, en effet, la première traduction respectueuse de la métrique latine choisie par le poète-philosophe.
Lucrèce ne s'est pas contenté de formuler en vers la pensée d'Épicure comme on l'a souvent prétendu. Les philosophes romains n'ont jamais cru que la philosophie fût un art de compliquer le monde pour mieux le fuir au profit des idées. Ils préféraient à toute autre une sagesse pratique, praticable, édifiante, existentielle. Chez eux, on s'entretient concrètement de la vie et de la mort, de l'amour et de l'amitié, des femmes et du plaisir, de la souffrance et de la vieillesse, de la richesse et de la frugalité pour vivre sa vie et non se contenter de la penser.
Dans la vision de Lucrèce, si les dieux existent, ils n'ont que faire des hommes. Dès lors, la vie est faite pour le bonheur. La mort n'est pas à craindre, elle n'est que désorganisation puis réorganisation de la matière. Il n'y a pas d'arrière-monde, la religion est une superstition. Le plaisir est le souverain bien à viser. Ce poème contient une infinité de propositions éthiques et morales qui permettent de mener une vie philosophique en général et une vie épicurienne en particulier. L'art de vivre selon Lucrèce.