La nécessaire valorisation de la richesse
ou Intégrer le capital humain au bilan
La richesse ne va pas nécessairement à ceux qui la produisent. Elle est bien souvent occultée et accaparée par quelques-uns. Ainsi, dans l'entreprise, où se crée la valeur, le capital humain, qui concourt avec le capital financier à la création de valeur, n'est pas traité comme un actif, mais comme une simple charge. Dès lors, l'entreprise appartient au seul capital financier, qui s'approprie toute la valeur y compris la part qui devrait revenir aux salariés. Cette situation est devenue naturelle. On ne voit pas la spoliation et le droit a consacré cette injustice.
Une question naïve surgit alors. Et si l'on changeait les règles ? Si l'entreprise valorisait tous ses actifs, si elle intégrait le capital humain au bilan et comment le faire ? Qu'est-ce que ça changerait ? Beaucoup de choses en vérité ! Pour les salariés, qui deviendraient actionnaires, ce serait prendre leur part aux décisions et aux dividendes de leur entreprise ; pour les entreprises, ce serait une opportunité d'investir, innover et se développer, grâce au financement par prêt de long terme apporté par les salariés, et pour l'économie dans son ensemble, ce serait une relance globale de l'activité par l'offre. Une telle mesure pourrait, en particulier, être fort utile pour aider nos pays à sortir de la crise économique provoquée par la Covid 19.
Pourtant, ce n'est pas dans un monde ultra-libéral, tel que celui que nous avons connu depuis quarante ans, ni dans un cadre franco-français trop étroit qu'une telle réforme pourra voir le jour, mais au niveau européen, dans une Europe forte, social-démocrate et écologique.