La notion de relation en sociologie
Le terme « sociologie » provient de « socius » qui signifie « association », « compagnonnage » et du terme « logos », désignant le « discours sur ». La sociologie est donc étymologiquement un discours sur l'association des êtres humains entre eux, formant de ce fait une « société ». Mais comment se fait-il, alors, que les grandes oeuvres sociologiques traitent si peu de cet aspect de la société qu'est le fait relationnel ? Comment se fait-il également que ces oeuvres aient fréquemment vu cette contradiction sans essayer de, ou sans réussir à lever ce paradoxe ?
Cet ouvrage tente de montrer que la sociologie, depuis ses origines, a régulièrement évoqué la relation comme l'un de ses concepts importants, sans toutefois concrétiser cette intuition. Il soutient que cette situation est liée à la conception que les penseurs se sont donnée de l'humain, à sa représentation en termes de « nature humaine » et à la difficulté qui en résulte de sortir de l'injonction d'un Ecce Homo (« voici l'homme ») sociologique, faisant de cet homme un acteur omniscient dont la volonté et la liberté façonnent le monde. Il montre également que la discipline s'est fourvoyée dans la considération inverse d'un Homme soumis à des structures limitant ses capacités de réflexion et d'action, ou conduit par un sens de l'histoire dont il est impuissant à se dégager.
La conclusion de l'ouvrage étaye l'idée qu'une approche des phénomènes sociaux par la relation confère à la sociologie une capacité supérieure d'élucidation de ces phénomènes