La campagne d'Irak le prouve, Donald Rumsfeld
est à deux doigts d'avoir le type d'armée dont il
rêve, une force capable de se déplacer rapidement
et avec des effets dévastateurs. Ce genre
d'outil donne de l'audace à ceux qui l'utilisent, comme le
reste du monde l'a noté avec stupéfaction. Il colle parfaitement
avec la doctrine Bush de «l'action militaire préemptive»
: il s'agit d'intervenir à titre préventif là où l'Amérique
perçoit un danger potentiel. Mais la campagne d'Irak a également
mis en relief un des paradoxes du nouveau style stratégique
américain : on voit bien que si une armée plus petite,
plus rapide et plus meurtrière est susceptible de battre très
vite des ennemis qui ne peuvent pas ou ne souhaitent pas
l'affronter sur le mode traditionnel, les suites de ce genre de
conflit «risquent d'être vraiment crades», pour reprendre
l'euphémisme de Donald Rumsfeld.