Au cours d'une nuit d'errance dans les rues de Paris, entre
Montsouris, Pigalle et Montparnasse, Michel Audiard
invoque ses fantômes et ses souvenirs. Requiem, complainte
ou rêverie hallucinée, La nuit, le jour et toutes les autres nuits
ressuscite un Paris populaire marqué dans sa chair par les
années noires de l'Occupation. On y croise Quenotte, fille
d'un «charbon, vins, liqueurs» de la rue Saint-Jacques,
tondue le dernier jour d'août 1944, et Myrette, la prostituée
aux yeux couleur d'huître. On y retrouve la grosse Sophie
Clodomir, ancienne championne de basket et joueuse de
banjo, ou encore l'inénarrable Pamela de Sweerte, la femme
du monde «aurifiée, emperlousée, sertie, damasquinée»,
dont le narrateur guette les fabuleuses apparitions.
Une dérive de noctambule inspiré, avec la drôlerie et la verve
irrésistibles du dialoguiste des Barbouzes et des Tontons
flingueurs.