Forough Farrokhzad (1934-1967) est une figure majeure de la poésie moderne persane et l'une des inspiratrices du mouvement de l'émancipation des femmes iraniennes. Sa poésie, déjà publiée par nos soins, ses écrits publiés ici pour la première fois en français, et sa vie se trouvent toujours, quarante quatre ans après sa mort tragique, au coeur de tous les débats concernant la question de la femme.

Dès son adolescence, elle a cherché à conquérir toujours de nouveaux espaces de liberté, à aller vers de nouveaux territoires de créativité et à avancer sur les chemins de l'accomplissement de ses potentialités intellectuelles, affectives et humaines.

Sa poésie, selon Christian Jambet, est le récit « ...d'un corps vivant de l'esprit de la poésie s'évadant de la prison de l'âme, de la prison spirituelle faite des valeurs du mariage et de la paix respectable qu'elles proposent. »

Cette poésie allait sans doute rencontrer des résistances et des oppositions de la part de son entourage, des religieux, des traditionalistes et des intellectuels « engagés ».

Tiraillée entre son amour pour son « mari bien-aimé » - qui lui demande de renoncer à la poésie et de se contenter de la vie d'une simple femme au foyer - et son amour de la poésie, elle opte pour cette dernière.

Elle publie une trilogie, un récit émouvant de la vie d'une femme en captivité familiale et conjugale, se trouvant le dos au mur des contraintes et des conventions sociales et enfin de sa Rébellion pour s'émanciper.

Recrutée au sein du Studio Golestan Film comme monteuse et réalisatrice, elle réalise un documentaire sur la léproserie de Tabriz, La Maison est noire, admiré par des cinéphiles dans le monde entier et considéré comme l'un des chefs-d'oeuvre du cinéma iranien. Elle crée aussi son propre courant poétique dans le cadre de la nouvelle poésie persane en écrivant deux autres recueils, Une Autre naissance, et Croyons à l'approche de la saison froide l'établissant comme l'un des piliers incontournables de la poésie moderne iranienne...

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