L'homme parle, c'est un fait. Mais la parole semble souffrir d'un déficit
de dignité philosophique : n'est-ce pas la simple extériorisation du
langage ? Le langage, lui, définit l'homme ontologiquement depuis
Aristote : l'homme est un être doté de logos. Raison et langage. Mais
déjà l'équivoque s'installe. Que voudrait dire le pur langage opposé à
sa simple «expression» ?
Car c'est bien comme être parlant que l'homme se distingue des
animaux : la parole n'est pas une forme secondaire du langage, puisque
c'est seulement par l'effectivité de son verbe que le citoyen peut entrer
avec les autres dans des rapports proprement éthiques et politiques.
Cet ouvrage s'attache justement à défendre combien la parole est
digne philosophiquement et peut se penser d'un point de vue éthique,
politique, poétique, religieux, sociologique... Ces différents éclairages
nous rappellent que si l'homme «est homo sapiens, c'est d'abord en
tant qu'homo loquens, homme de paroles» (Claude Hagège, L'Homme
de paroles).
Le présent ouvrage propose :