Enseigner est un métier. Y entre-t-on par vocation ? Est-ce un métier qui vous prenne, comme une passion ? Peut-on donner un sens à sa vie d'enseignant ? Comment évaluer un itinéraire pédagogique ? Quelles formes donner aux efforts pour conceptualiser la pratique, pour mettre en pratique la théorie ? En quoi le fait de raconter son histoire de vie peut-il constituer une « éducation tout au long de la vie » ?
Dans cet ouvrage, Gabriele Weigand, une enseignante engagée dans l'enseignement secondaire et supérieur (elle va de l'un à l'autre), à la fois comme praticienne, mais aussi comme théoricienne, tente de répondre, pratiquement à ces questions. Originaire d'un village de Bavière, elle monte à la ville (Wurzburg) pour aller au lycée, puis y faire ses études. Elle étudie les sciences de l'éducation, l'histoire, la littérature allemande. Le temps des études est marqué par un voyage en France, où elle passe un semestre. Elle écrit une thèse sur la pédagogie institutionnelle en France, puis devient professeur de lycée. On lui propose alors un poste en fac. Elle le prend, mais, après cinq années, elle décide de retourner au lycée. Elle y enseigne, y vit plusieurs réformes. Elle fait de la recherche sur le terrain des échanges de classes franco-allemandes. Elle participe à la gestion de son lycée, conduit une expérience avec une classe peu ordinaire (élèves surdoués), puis, elle retourne à l'université où elle occupe une chaire à la Padagogische Hochschule de Karisruhe.
Ce livre est à la fois la narration d'une aventure biographique d'une enseignante allemande à un collègue français, mais c'est aussi une invitation à tous les enseignants et formateurs à raconter leur vie, à la reconstruire, dans la perspective d'une éducation tout au long de la vie. C'est un témoignage sur l'intérêt de l'expérience interculturelle.