Agrippa d'Aubigné a consacré sa vie au Parti protestant et ses oeuvres prennent sens à la lumière de ses convictions. Cet ouvrage, qui reprend le texte de 1981 avec une mise à jour bibliographique, constitue un tournant et une référence dans les études albinéennes. Il rompt avec la tradition critique qui considérait exclusivement l'auteur des Tragiques comme le disciple de Calvin. En effet, l'imaginaire, l'érudition, la passion et la verve polémique d'Agrippa d'Aubigné remodèlent les dogmes vers une théologie personnelle où les choix d'écriture privilégient des forces d'émotion. Cependant, l'oeuvre ne peut être que le témoin de deux nostalgies de transcendance irréductibles : en l'homme, l'exigence d'être Dieu, dans l'écriture, l'exigence d'être Verbe.