« Partir c'est mourir. De peur. »
Du printemps à l'automne 1981, seule sur une Honda 250 XLS, la « bourgeoise à cambouis », comme Anne-France Dautheville aime à s'appeler, a parcouru l'Amérique du Sud pendant 21 000 kilomètres. « Seigneur Dieu ! quelle andouille ! Dans quatre jours j'aurai 37 ans, toutes mes amies à cet âge-là sont divorcées, cousues d'enfants. Et moi, je me sens obligée, va savoir pourquoi, de m'appuyer les Andes dans leur longueur, le Brésil dans sa largeur, sans parler de l'Argentine par le travers. Et en plus, j'en rêve depuis l'enfance. » Ce qu'elle venait chercher, elle le saura à la fin de cette aventure presque punk au temps du Sentier lumineux, rythmée par les couleurs et la musique - avec encore et toujours, chevillée à l'âme et au coeur, une soif de rencontres, de liberté et d'indépendance.