Comme le métis n'est pas métis par son enveloppe, mais par sa capacité à se construire en permanence, le sujet n'est pas sujet par analogie mais par différence. La différence porte en elle le double à condition de comprendre que le double n'est pas deux fois une unité mais l'impossibilité pour une chose d'être une.
Des notions (l'étranger, la différence, l'altérité, le métis, la relégation, le métèque, l'autochtone, le même, l'unicité, l'identité...) mais aussi des penseurs (Héraclite, Parménide, Blanchot, Levinas, Maître Eckhart, Platon, Michaux, Lao Tseu, Deleuze, Derrida...) pour mieux saisir la nature profonde de cette communauté humaine.
Fragmenter l'unité apparente de chaque singularité pour faire remonter sa propre étrangeté : c'est à cet instant précis peut-être que le mouvement de la communauté prend tout son sens, quand il résiste à l'uniforme.
Commun, communion, communisme, communauté, communautaire, communautarisme... le terme de communauté est complexe. Utilisé à tort et à travers il perd son sens.
Qu'est-ce qu'une communauté finalement ? Comment distinguer la communauté du communautarisme et comment éviter de réduire la communauté au communautaire ou l'identité à l'identitaire ?
« Qu'est-ce donc qui nous manque ? », pour reprendre la question de Maître Eckhart. La communauté pour combler un manque ou la communauté comme comble du manque ? C'est l'interrogation centrale de cet essai sur la place de l'étranger dans la communauté humaine.