Ouvrage composé sous forme de notes, La poésie entière est préposition réunit en substance la totalité de deux carnets, tenus par Claude Royet-Journoud en contrepoint de son travail d'écriture, depuis la publication du troisième volet de sa tétralogie, Les objets contiennent l'infini chez Gallimard en 1983, jusqu'à aujourd'hui.
Assimilable à un art poétique, La poésie entière est préposition double l'écriture dans un jeu réglé de répétitions : énoncés diagraphes communs au livre que nous publions et au texte proprement dit, et de différences : emploi de termes hétérogènes au vocabulaire de l'écrivain, dont le moindre n'est pas le mot « poésie » qui apparaît dans le titre de ce volume. De fait, si un contrepoint s'inaugure dans la digraphie de l'énoncé « un métier d'ignorance » (qui inscrit le non-savoir au coeur du savoir-faire), celui-ci s'achèvera par les notes plus récentes consacrées à la préposition (« action de mettre en avant »), lesquelles, à l'heure où paraît Théorie des prépositions chez P.O.L, pourraient en figurer la strette.
Entre-deux, en manière d'abyme pour ce livre, une citation de Marcel Jousse : « Ma science ne peut être qu'une science de pointillés. Je n'ai ni le temps ni les moyens de tracer une ligne continue. »