Dans La politique au crépuscule, paru à la fin de l'ancien siècle, tour à tour grand et petit vingtième siècle, grand dans ses perspectives, petit dans ses résolutions, tout entier traversé par la politique qui naît et se meurt avec lui et dont les braises palpitent encore dans le vingt et unième, attisées par une génération qui cherche pourtant son souffle, la thèse de Mario Tronti est impertinente : « Le mouvement ouvrier n'a pas été vaincu par le capitalisme. Le mouvement ouvrier a été vaincu par la démocratie. » Aussi et parce que « la défaite ouvrière du vingtième siècle a été une tragédie pour la civilisation humaine tout entière », la question pourrait être aujourd'hui : « Qui nous sauvera de la démocratie ? »
Presque un quart de siècle plus tard, la Politique au crépuscule reparaît, intacte, dans un format de poche qui permettra à des générations nouvelles d'entendre une des voix les plus originales de la pensée politique contemporaine.