La pratique religieuse juive
Le temple ayant été détruit en l'an 70, la piété du sanctuaire fut désertée pour une mutation imposée par l'histoire. Elle laissa une trace profonde dans le judaïsme exilique naissant. La Tora écrite et la Tora orale sont deux éléments étroitement liés l'un à l'autre : une partie historique et narrative de laquelle procède une lecture théologique de l'histoire, et une autre juridico-légale, tissée de commandements, de préceptes, de prescriptions, d'interdits et de statuts. La foi ne lui suffit pas ; il lui faut aussi la Loi.
La pratique religieuse quotidienne qui recommande de prier trois fois par jour représente un fondement rituel inséparable du judaïsme rabbinique. Elle impose des interdits matrimoniaux mais aussi alimentaires, sans oublier une scrupuleuse observance des lois réglant la journée du sabbat...
Mais Israël a dû procéder à des révisions dans sa pratique religieuse quotidienne : plus de services des Lévites, plus de sacrifices quotidiens, plus de possibilités d'obtenir comme auparavant la rémission des péchés. La persistance dans un état d'impureté était une situation intolérable aux yeux de l'ancienne théologie.
Alors, comme toute réalité historique, ce judaïsme, privé de son temple et de la centralité du culte, est tombé dans le creuset de l'évolution et à dû se refaçonner, conformément aux nécessités du temps présent.