La révolution française a touché à la propriété dans trois circonstances mémorables. Elle a touché à la propriété individuelle par l’abolition des droits féodaux, — à la propriété dans la famille par les lois successorales, — enfin à la propriété de corporation par l’aliénation des biens ecclésiastiques. Quels ont été, dans ces trois grandes circonstances, les principes invoqués de part et d’autre par les partisans ou les adversaires de ces grandes mesures ? Ce livre permet de rendre compte de la conception que la révolution française s’est faite de la propriété, surtout dans l’assemblée constituante, qui seule en ces matières a laissé quelque chose de stable et de persistant. Il ne faut pas confondre les mesures révolutionnaires avec les institutions de la révolution : les unes sont des actes transitoires, les autres des lois fondamentales ; ce sont ces lois seules qui constituent ce que l’on peut appeler l’esprit de la révolution. Ce que nous voulons surtout étudier, ce sont les principes qui ont guidé les législateurs ; c’est leur philosophie de la propriété.