Le principe vital personnel et dynamique qu'est l'âme est la grande affaire de la vie. On vit mal quand elle n'est pas là. Tout est terne. Rien ne donne envie. On vit en revanche richement quand on la sent vivre. En épousant sa présence, ce n'est pas simplement le sensible, nos sens et notre sensibilité que l'on fait vivre mais le corps, le monde et la vie toute entière.
Tout étant fait dans notre monde pour que l'on ait des émotions, nous pouvons perdre notre âme. Il faut voir comment les circuits commerciaux, les réseaux sociaux, et les pouvoirs politiques ont l'art de nous envoûter chacun à leur manière en usant soit de séduction soit d'intimidation. On peut cependant aussi se désenvoûter et ne plus être victime des émeutes affectives provoquées par les sorciers de notre temps et entretenus par le mimétisme collectif toujours prêt à s'enflammer. En prenant de la distance avec les émotions collectives, en vivant concentré, en apprenant ce qu'est l'amour vrai, on découvre non seulement l'éthique qui libère mais aussi qui guérit, qui sauve et qui fait avancer.