Catalans, Écossais, Corses, Kanaks, Kurdes, Tibétains, Afro-Américains...
La liste est longue des nationalités et des minorités qui aspirent à la liberté.
Pour Otto Bauer, la pleine réalisation des droits des peuples, fussent-ils
minoritaires ou sans territoire, est la condition nécessaire à l'émancipation
de tous et à la disparition des nationalismes régressifs.
Le dépassement du particulier national dans l'universel ne peut se
faire dans la négation des traits distincts, construits dans l'histoire, des
différentes collectivités humaines. Un nouvel espace démocratique est à
construire où l'accession à l'universel est fondée sur la reconnaissance de
droits particuliers.
Écrit dans les premières années du 20e siècle dans un empire austro-hongrois aux prises avec les aspirations de peuples multiples. La Question
des nationalités prend sa place au coeur des luttes des peuples dominés et
des controverses sur le droit à l'autodétermination et l(autonomie culturelle.
Otto Bauer étudie l'émergence du concept et du phénomène de nation.
Celle-ci est ainsi perçue comme une réalité historique en perpétuel
devenir. Refusant de faire de la langue ou du territoire les éléments constitutifs d'une nation, il pense celle-ci comme une communauté de destin
faite d'identités multiples, elles aussi en transformation permanente. Aux
pronostics prévoyant leur disparition, Otto Bauer oppose la thèse du réveil
des peuples et de leur épanouissement dans une société socialiste.
Cet ouvrage montre que le marxisme peut répondre à la question nationale.
Sa lecture conserve une étonnante actualité face à des situations
contemporaines de plus en plus brûlantes.