La question morale et politique dans la pensée de Sartre
La lucidité de Sartre visant la condition humaine dans sa totalité, le philosophe fait d'abord « redescendre » la liberté au plus bas degré de l'intentionnalité humaine (l'émotion, l'image, la sexualité, le désir, etc.), selon une phénoménologie qui relève déjà d'une quasi-morale de l'engagement et de la responsabilité. Puis, le second moment (ontologique) de la pensée de Sartre précise cette liberté comme pouvoir de néantisation, ce qui permet la critique de tout essentialisme, et donc de toute aliénation, comme le racisme et même le féminisme, notamment. Le troisième moment (historique) de cette pensée fait de la rareté l'analogue collectif du néant, fondant ainsi la critique la plus actuelle de « l'horreur économique », ce qui fait de la pensée morale et politique de Sartre un potentiel de résistance au néo-libéralisme d'aujourd'hui.