Chemins de la Mémoire
Série XVIIe
L'année 1635 est l'une des dates essentielles du règne de Louis XIII et de la première moitié du XVIIe siècle. L'entrée en guerre ouverte contre les Habsbourg est devenue inéluctable. Le cardinal-ministre aurait préféré s'assurer d'abord du duché de Savoie, comme il l'a fait de la Lorraine, mais la proximité des États pontificaux rend tout projet de conquête italienne irréalisable. Face aux événements, Richelieu doit désormais plus composer qu'anticiper. Le 19 mai, la déclaration de guerre est portée à Bruxelles, au représentant du roi d'Espagne. Or la victoire à Avein n'est suivie que du pillage de Tirlemont et d'une retraite peu glorieuse à Louvain. Opposé au départ de Louis XIII sur le front et à l'exposition directe du monarque, Richelieu, malade sur un lit de douleur, n'assiste que de loin aux événements. Il doit faire face à la fois à l'insuffisance des finances royales, à la pénurie de vivres qui affaiblit les troupes engagées, aux désertions, aux révoltes populaires face à l'accroissement inexorable de la fiscalité, et aux critiques de ses ennemis. Le souverain lui-même met en doute sa capacité à gérer la crise. Il ne peut cependant se passer d'un tel serviteur. Après la tête de Puylaurens, favori du duc d'Orléans, Richelieu obtient enfin des subsides du clergé de France, en même temps qu'une nouvelle invalidation du mariage de Monsieur. 1635 révèle toutes les difficultés d'exercice d'un pouvoir qui n'est jamais acquis et celles d'un gouvernement sans cesse à réformer.