Janet Groth entre au New Yorker en 1957 – pour en repartir en 1978. Vingt-et-un ans de bons et loyaux services derrière le desk du plus prestigieux magazine américain. Elle y débarque toute jeune femme – dix-neuf ans, belle, ambitieuse, des étoiles plein les yeux et des rêves plein la tête – elle en ressort diplômée de littérature et professeur. Car au 18e étage de la mythique revue, Janet rêve d'écrire, un jour... Mais avant cela, il s'agit de répondre au téléphone, conseiller, accompagner, raccompagner, rassurer les conjoints, transmettre les messages de cette faune cosmopolite d'auteurs à contenter. Parmi ces personnages haut-en-couleurs, on retrouve Joseph Mitchell avec qui elle déjeune tous les vendredis, Muriel Spark, dont elle recueille les confidences ou encore E. B. White, un des auteurs phares du magazine. Et bien d'autres. Alors que la révolution sexuelle est en marche, Janet se libère, expérimente et s'interroge. Sur les hommes. Et sur la place des femmes dans une société civile et littéraire encore étriquée. Curieuse et entière, elle livre sans fausse pudeur ses passions d'un été, ses histoires amoureuses déçues autant que ses relations parfois houleuses avec certains de ses collègues masculins.
Vrai-faux roman d'apprentissage, Janet Groth dépeint dans La Réceptionniste le quotidien de ce temple du journalisme et par là-même une galerie de portraits d'une fraîcheur réjouissante. Un univers à la Mad Men : sorte de Peggy Olson, Janet Groth nous guide en coulisse, derrière le bureau de la réception, là où toutes les (bonnes) histoires commencent.