Assise sur une conception politique et mystique de la
légitimité royale, croisant le cynisme de Talleyrand et le
christianisme de Chateaubriand, période extraordinairement
féconde en histoire politique et littéraire, la Restauration
confronte trois générations : celle des survivants de l'Ancien
Régime, celle des jeunes nés avec l'Empire, celle enfin des
enfants de la révolution industrielle en devenir. Elle brasse les
hommes et les pensées : romantiques contre classiques, gallicans
contre ultramontains, ultras contre libéraux. Sans oublier la
naissance des doctrinaires, l'invention du bonapartisme par la
publication du Mémorial de Sainte-Hélène et celle du premier
socialisme par les saint-simoniens. Reflet de ce bouillonnement,
le passionnant essai de Benoît Yvert montre que tous les grands
principes relatifs à la souveraineté ou à la séparation des pouvoirs
sont alors posés et débattus...
De la Terreur blanche à la révolution de 1830, du double-jeu
de Fouché aux théories institutionnelles de Chateaubriand, des
origines de l'orléanisme à la pensée politique d'Auguste de Staël,
cet ouvrage fait revivre une époque foisonnante où la liberté de
ton n'avait d'égale que l'élévation de l'esprit et l'art - oratoire ou
écrit - de les mettre en mots.