Il existait en France, il y a à peine seize mois, un gouvernement qui passait, quoique d’une date peu ancienne encore, pour un des mieux et des plus fermement assis qu’il y eût en Europe. Cet établissement politique était en possession de tout ce qui est vulgairement regardé comme propre à constituer un gouvernement fort. Il s’appuyait sur une nombreuse majorité parlementaire. Il disposait d’un budget de quinze cents millions. Il avait sous sa main une armée exercée, disciplinée, aguerrie de près de quatre cent mille hommes, dont une portion notable, concentrée à Paris et dans les forts qui l’entourent, pouvait, à un moment donné, être rapidement dirigée sur tel point de la ville où viendrait à éclater quelque grand désordre.