A partir de juin 1940, la Suisse, entièrement encerclée par les puissances de l'Axe, est l'unique îlot démocratique subsistant au cœur de l'Europe. Ses autorités comme sa population, bien décidées à se défendre en cas d'une invasion hitlérienne, déploient des trésors d'ingéniosité pour survivre, aussi bien économiques que militaires. L'action de son gouvernement durant cette période difficile, confronté aux exigences toujours plus dures des Nazis, mais aussi des Alliés, est empreinte d'un prudent réalisme et de pragmatisme. Entre 1939 et 1945, la Suisse aura été la meilleure des Suisses possibles. Cela signifie qu'elle n'a certes pas été parfaite, qu'elle a commis des erreurs - erreurs qu'il est facile de fustiger a posteriori - mais que ces erreurs ont été largement compensées par un bilan positif puisqu'elle a préservé sa souveraineté nationale et a échappé aux horreurs de la guerre sans déroger aux règles de la neutralité. Cette indépendance sauvegardée lui a permis également de tenir un rôle positif en accueillant un grand nombre de réfugiés politiques et militaires et par son action humanitaire.
Le présent ouvrage démontre comment cette politique, souvent complexe, avec ses composantes économiques, sociales, militaires, a fonctionné pour le plus grand bien du pays qui, contrairement à ce qui s'était passé durant la Première Guerre mondiale, n'a pas dû s'abaisser à des concessions humiliantes.