Métro, boulot, bobo
Années 80. Chassés de Paris par le prix du mètre carré qui ne cesse de monter, les jeunes couples franchissent les uns après les autres le périphérique pour investir la proche banlieue. "Coup de cœur assuré pour ce pavillon de 4P, proche écoles et commerces. RER à dix minutes'. Nathalie et Thomas ont mordu à l'hameçon.
Ces maisons en meulière et leurs jardinets, jugés ringards dix ans plus tôt, se parent, soudain, de tous les charmes. On agrandit, on optimise, on plante des végétaux tendance. Et on procrée dans les limites du raisonnable. Le désir circule plus vite que le RER. Les couples se composent, se décomposent, se recomposent, parfois.
Thomas pose un regard désabusé sur la vie de ces jeunes bourgeois que l'on n'appelle pas encore des bobos, exilés de l'autre côté du boulevard périphérique. Sauront ils s'adapter à cette petite couronne ? Le bonheur est-il indexé sur le prix du mètre carré ? C'est l'objet de cette chronique, parfois tendre, souvent ironique.